L’année boursière 2022 a laissé de fortes marques dans le mental des investisseurs particuliers. C’est normal, car après des fluctuations totalement atypiques depuis 2018, la bourse n’aura pas épargné le cœur de l’investisseur raisonné. Et 2023, jusqu’en octobre en tout cas, avec ses résultats en sens divers, n’aura pas suffit à contrer le scepticisme ambiant. La frilosité a gagné le portefeuille des uns et des autres, et ce constat ne s’est pas fait que chez Ligne Bleue, loin s’en faut, nos collègues ayant confirmés ce sentiment.
Or, il faut constater que depuis novembre 2023, les bourses ont repris du poil de la bête et cela se lit dans les journaux. Certes, tous les secteurs n’ont pas encore eut le coup de fouet nécessaire, on pense ici aux technologies environnementales et à l’immobilier. Néanmoins, il est évident que les progressions actuelles réjouissent ceux qui se lamentaient d’avoir investi à contretemps, c’est-à-dire au début ou dans une phase boursière baissière.
La question que nous nous sommes posés, et qui est aussi un constat pragmatique, est de savoir pourquoi, vu le climat positif, nous ne sentons pas plus d’engouement vers la bourse ? Que tout se gèle lors d’une baisse est compréhensible, mais lorsque le soleil revient, n’a-t-on pas envie d’en profiter ? Même si l’achat au son du canon reste largement valable pour un portefeuille diversifié (mais qui ose le faire ?), on peut comprendre qu’on préfère attendre que les choses se calment avant d’éventuellement réinvestir. L’humain étant ce qu’il est, après ce qu’il prend comme une défaite, voire une mauvaise décision d’investissement, il veut non seulement récupérer sa valeur, mais recevoir des hommages et des garanties supplémentaires pour accorder à nouveau sa confiance. C’est-à-dire, en bourse, que les cours montent plus haut que ceux auxquels il a acheté. Donc, souvent, au plus haut possible (pour autant qu’on sache où c’est). Là, il voudra bien réinvestir, alors qu’il aura déjà raté le plus gros de la montée. On ne nous en voudra pas de souligner que c’est bizarre puisque c’est précisément à ce moment que les cours ont plus de chance de redescendre.
Quoi qu’il en soit, et malgré les offres de certaines compagnie (nous pensons évidemment à l’action taxe d’Athora), les nouveaux investissements depuis le début d’année ont été et restent très faibles. En soi, ce n’est pas dramatique puisque souvent, les fonds “investissables” restent sur des produits garantis, et il en faut, c’est l’évidence même ! Nos parteniares Abeille vie, Athora et Patronale offrent ce qu’il faut de branche 21 pour répondre à ce type de souhaits. Mais nous nous demandons si nos clients ne sont pas en train d’attendre :
- un résultat tangible de ses avoirs, c’est-à-dire un extrait de compte annuel qui viendra confirmer que les cours remontent,
- des annonces de résultats extraordinaires par médias interposés,
- la prochaine baisse pour démontrer qu’ils avaient raison d’attendre, ce qui leur permettra d’acheter au plus bas.
Aux premiers, nous devons mettre en avant que leur prochain relevé de compte annuel, en assurance en tout cas, ne rependra une situation qu’au 31 décembre 2023, c’est-à-dire avec une progression boursière de 2 mois. Ils verront que c’est bien, mais que cela n’aura parfois pas suffit à regagner le terrain perdu et donc, patienteront encore. Or, nous sommes en mars et les cours sont plus hauts.
Aux seconds, nous disons que s’il est bon de s’informer, une progression des résultats ne peut venir que d’un investissement concret. Nous sommes donc à leur service pour analyser leur situation (voir fin d’article) et voir si, à défaut de nouveaux investissements, des modifications dans les positions existantes pourraient être suggérées. Notre outil Positive portfolio balanced tool est en cela une aide précieuse.
Aux troisièmes enfin, je pose une question : si les cours sont trop hauts pour investir, et que vous attendez une chute pour pouvoir le faire, pourquoi n’êtes-vous pas entré dans le marché en octobre 2023 ? Parce que le dernier point bas, c’était à ce moment-là !
Soyons francs : il est impossible au commun des mortels de savoir à quel moment il entre dans le marché. Il y a évidemment un effet de chance qui joue et il est indispensable de pouvoir l’accepter ! ne croyez pas que les analystes, commentateurs et autres intervenants (y compris nous) aient de quelconques lumières illuminant plus fortement leurs esprits calculateurs et divinatoires pour savoir prédire avec certitude comment va évoluer un marché. Demandez à Mr Roubini ce qu’il en pense, lui qui a prédit 2008, et s’est chaque planté dans se prévisions ensuite…
C’est en cela que le critère de temps est important : plus on voit loin, plus on peut absorber les hésitations du marché. Par ailleurs, pour contrer une certaine incertitude, on peut actionner la technique de l’investissement programmé. On place une somme définie et l’assureur va l’investir par tranche pendant une période déterminée. De ce fait, on va acheter et entrer progressivement dans le marché. S’il baisse, on va suivre la tendance et diminuer le cours d’achat moyen. S’il monte, on perdra bien sûr une partie de celle-ci, mais c’est une hausse et c’est le prix à payer d’une certaine précaution. Pour le beurre et son argent, vous savez que la maison ne fait pas crédit.
De tout ce qui précède, on ne peut que conclure, encore et toujours, que l’investissement boursier est affaire de temps et de diversification. On ne peut pas gagner à tous les coups, et sur tous les postes. Mais la patience paie, et la diversification permet, sur la durée, de temporiser les coups de butoir et de gagner honnêtement sa vie. Un investissement à risque doit se voir sur un horizon de placement de 10 ans. Même ceux qui ont acheté début 2022, c’est à dire au moins bon moment de ces dernières années, commencent déjà à respirer. Et 2022, c’est largement moins de 10 ans.
Bien entendu, tous mes commentaires ci-dessus ne tiennent la route que si l’on a en tête qu’aller dans un marché à risque ne doit se faire qu’après avoir établi dans quelle mesure vous êtes capable d’y aller, c’est-à-dire après analyse de votre situation sociale, financière et même émotionnelle. Avec ses outils originaux, notre fiche « Épargne et placement » y pourvoit. N’hésitez dès lors pas à nous revenir si vous souhaitez (re)faire le pas du placement boursier. Nous étudierons ensemble si la chose est possible pour vous, à quelle hauteur, et comment la mettre en pratique.