Le compte AFER Europe vous donne la possibilité de récupérer tout ou partie des fonds placés à tout moment. Cela peut se faire de deux manières :
– par un retrait partiel ou total
– par une avance
L’avance diffère du retrait sur plusieurs points :
– elle est limitée à 80 % des avoirs en compte ET placés en Fonds garanti
– elle est utile en cas de besoin temporaire de fonds
– elle a pour vocation d’être remboursée dans les trois ans, en plusieurs fois ou en un coup
– elle ne subit pas de précompte mobilier lorsqu’elle est accordée
– elle ne subit pas non plus de frais sur versement ou de taxe d’assurance lorsqu’elle est “remboursée”
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’une avance est en réalité un prêt temporaire accordé par l’assureur, avec mise en gage du contrat. C’est pourquoi lorsque vous demandez une avance, votre contrat AFER Europe reste crédité à 100 % du montant en compte et reçoit la rémunération annuelle sur la totalité de la somme ! Mais à côté, l’assureur ouvre un compte en débit pour la valeur de l’avance demandée et sur lequel il applique un taux débiteur. Si une avance est en cours au 31 décembre d’une année, elle apparaitra sur votre relevé annuel.
La question est donc de savoir : si d’un côté votre contrat rapporte pleinement le taux de l’année et de l’autre votre avance subit un taux d’intérêt débiteur, combien coûte cette avance ?
Toute avance à un coût
Nous avons vu que lorsque vous demandez une avance, l’assureur vous accorde en réalité un crédit. Ce qui veut dire que l’assureur va compter des intérêts débiteurs sur cette avance, tant qu’elle est en cours. Mais comme en même temps votre épargne reste rémunérée à 100 %, le vrai coût de l’avance est donc tout bêtement celui du taux de prêt moins le taux de rémunération de l’épargne. Avant de faire une avance, il est donc important de connaître le taux débiteur qui lui sera appliqué.
Chaque début d’année, l’assureur procède comme suit : le taux des avances d’une année à venir est égal au taux brut de rémunération du Fonds garanti de l’année précédente, majoré de 1 % maximum.
Comment connaître le coût réel d’une avance ?
Comme le taux de rémunération du Fonds garanti est fixé en début d’année pour l’année précédente, on ne peut jamais connaître… à l’avance… le coût réel de l’opération lorsqu’on la débute. Mais on peut en faire l’historique, ce que nous avons fait. Le résultat est dans notre tableau ci-dessous. Les colonnes donnent successivement :
– L’année concernée
– Le taux des avances appliqué à l’année
– Le taux de rémunération net du Fonds garanti (FG)
– La différence entre les deux, et donc, le taux réel de l’avance pour une année donnée
Les chiffres
Compte tenu de ces chiffres et sans préjuger du taux de rendement du Fonds garanti en 2025, on peut supposer que le taux réel de cette année ne sera guère élevé. Le taux réel 2024 est même le plus avantageux depuis 2006 : 0,21 % seulement ! À ce taux-là, ce n’est plus un prêt, c’est une aumône.
En graphique, cela donne ceci :
Pourquoi est-il important de connaître le taux réel d’une avance ?
Tout simplement parce qu’il faut savoir dire stop à temps. En effet, si l’avance a un coût, elle offre aussi trois avantages financiers :
– elle ne subit pas de précompte mobilier lorsqu’elle est accordée
– elle ne subit pas de frais sur versement (en général +/- 1 %)
– elle ne subit pas non plus de taxe d’assurance (2 %) lorsqu’elle est “remboursée”,
soit un gain total de +/- 3 %.
Or, si l’on fait les mêmes mouvements via un retrait partiel :
– on subit un éventuel précompte mobilier sur les intérêts si le contrat à moins de 8 ans
– on doit payer les frais sur versement et la taxe d’assurance si l’on remet les fonds sur le contrat, soit +/- 3 %.
En clair, comparée à un retrait partiel, l’avance permet de gagner 3 % lorsqu’on la rembourse. Mais comme elle a un coût annuel, la question est donc de savoir après combien de temps l’avantage de l’avance sur le retrait partiel s’évanouit ?
Il y a deux réponses à cette question :
1. La version officielle
La convention de votre contrat prévoit qu’une avance soit remboursée dans les trois ans. Ce délai a toutefois été indiqué par l’assureur en fonction d’un historique… qui mettait la moyenne du coût d’une avance à +/- 1 %. Ce qui n’est plus conforme à la réalité. La moyenne est en effet passée à 0,80 %, mais sur 19 ans ! La moyenne à 5 ans est de 0,48 % !
2. La version réaliste
Etant donné que l’assureur n’a actuellement pas de procédure automatisée pour rappeler les dangers d’une avance non remboursée au bout de trois ans, bien des opérations de ce genre se poursuivre allègrement. Si cela a été une véritable perte antérieurement, les chiffres actuels inciteraient plutôt à la détente. En effet, en prenant la moyenne à 5 ans (disons 0,50 % pour simplifier), la calcul est simple et la réponse facile : approximativement 6 ans. Car si une avance coûte +/- 0,50 % par an, et si elle permet de gagner 3 % au remboursement, elle est donc avantageuse pendant six ans (6 x 0,5 = 3) !
En réalité, ce laps de temps peut être plus ou moins étiré en fonction si vos frais sur versement sont inférieurs ou supérieurs à 1 %, car cela va augmenter ou réduire le délai de remboursement optimal.
Un piège ?
Ce délai non-officiel de 6 ans est sans doute un piège dont il conviendra de se méfier. En effet, dès lors que le taux réel des avances augmentera (et ce sera le cas à un moment donné), le risque est grand de passer la date où l’avantage souhaité sera réduit à néant. Et le souci, c’est que la mémoire est courte quand il faut prendre l’information d’une année à l’autre. On oublie vite et on laisse traîner…
Bref, faites le point au bout de trois ans. De toute façon, assez logiquement, plus vite vous remboursez, plus grand est l’avantage, puisque vous ne payez plus d’intérêts sur les sommes replacées. C’est pourquoi nous suggérons toujours de remettre l’argent sur le contrat, même par petites tranches (minimum 150 €), car tout ce qui est remboursé ne subit plus de taux débiteur.
Bon à savoir
1. N‘oubliez pas de rembourser aussi les intérêts générés par le montant reçu en avance, les comptes en crédit (épargne) et débit (avance) étant tenus en comptabilités séparées. Le solde à devoir est consultable via la gestion Internet du contrat ou en nous contactant.
2. Si vous dépassez les trois ans (ou une durée à calculer en fonction du taux réel des avances), et en supposant que l’avance ne puisse pas être remboursée, nous vous conseillons clairement de demander la transformation de votre avance en retrait définitif. Votre contrat ayant plus de huit ans, vous ne subirez aucune taxation ni frais.
3. Les intérêts payés par un adhérent sur son compte des avances ne sont pas “perdus” puisque cette rémunération est intégrée au Fonds garanti et augmente donc le rendement de celui-ci…
Notre conseil final
Si vous avez une avance en cours, vérifiez depuis combien de temps elle court ! Certains adhérents l’oublie, alors qu’elle cumule les intérêts débiteurs jours après jours ! Une simple consultation de votre situation, notamment via votre extrait de compte annuel, vous permettra d’arrêter l’hémorragie.